dimanche 17 juillet 2016

Ces bienheureux qui font avancer le Royaume











Ces bienheureux qui font avancer le Royaume



Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les affligés, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils hériteront la terre.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux.
Matthieu 5. 3-10


Jésus Christ se tient sur une montagne au dessus du lac. Voyant la foule s’approcher, il prononce son premier sermon. Il s’adresse aux pauvres et riches sans repères, estropiés ou mourants, assoiffés de justice et de paix, et Jésus les déclare bienheureux. Le Royaume des cieux est à eux.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est que le Royaume avance grâce à eux.


Comme des mendiants ils implorent à chaque instant le pain de l’Esprit. Ils l’implorent pour eux-mêmes, car ils savent qu’ils en manquent et qu’ils ne peuvent rien faire sans Lui, mais ils l’implorent aussi pour autrui dans l’intercession, car ils connaissent la puissance du Consolateur.
Ces pauvres en Esprit n’ont pas besoin que Jésus leur dise : « si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te parle, c’est toi-même qui lui aurais demandé de l’eau vive ».  Ce don de Dieu, ils le connaissent et le redemandent sans cesse.
Aux plus humbles comme Moïse, Dieu confie les plus grandes missions, car Il sait que la gloire de leurs œuvres ne leur fait pas tourner la tête.
Merci aux pauvres en Esprit qui par leur prière de mendiants, font descendre une pluie de grâce sur tous les humains.


Les affligés, ceux qui souffrent, ceux qu’écrase la tour de Siloé, ceux-là aussi font avancer le Royaume de Dieu.
Il y a là un mystère.
S’il n’y a personne à consoler dans mon entourage, comment la compassion pourrait-elle naître en moi ? Et si Jésus, l’affligé par excellence, avait échappé à la croix, comment serai-je sauvé ?
Le mourant à l’hôpital à qui je rends visite ne mesure pas le trésor qu’il me donne, ni comment mon cœur de pierre devient cœur de chair à son chevet. Les larmes de l’enfant ne sont-elles pas des pierres dans notre jardin ?
Reconnaissance aux affligés qui font jaillir sans le savoir l’esprit de compassion dans le monde !


Quoi de moins naturel que la douceur ! Nos gênes portent encore après des milliers d’années la trace de l’instinct de survie, à l’époque très reculée où seuls les violents bénéficiaient de la sélection naturelle. Les philosophes nous apprennent la tempérance. Jésus nous apprend la douceur.
Devant elle s’efface les crocs. Vers elle converge les assoiffés d’écoute. Le non jugement et la bienveillance des doux n’attirent-ils pas la confidence ? Voilà pourquoi les doux hériteront la terre.
Les violents n’héritent de rien, sinon des biens de ce monde, qui ne sont rien. 
Et les doux portent le visage de celui qui a désamorcé une fois pour toute l’engrenage de la violence : Jésus Christ.


Comment le Royaume pourrait-il avancer sans vous qui avez faim et soif ? Comment l’apartheid aurait-elle été renversée sans la soif d’un Mandela, ni l’égalité des droits obtenue sans celle d’un Martin Luther King ? La soif est un vide qui aspire et met en marche.
La soif la plus douloureuse au monde fut aussi la plus féconde : celle de Jésus qui a crié sur la croix : « j’ai soif ! » Douloureuse car il ne voyait autour de lui ni la foi, ni la justice. Féconde car de son côté a jailli l’eau qui désaltère et le sang qui donne la vie.

Le non pardon est l’obstacle majeur du Royaume. Il bloque tous les accès, y compris l’accès au Père des miséricordes. Les non pardons sont les trophées du Malin. Chaque pardon donné est au contraire une victoire, et ouvre la voie du Royaume sur la terre. Sans vous les miséricordieux, la porte du cœur resterait verrouillée. Sans vous l’amour du plus grand nombre se refroidirait !
La miséricorde est une notion proche de la fidélité inconditionnelle, la Hessem de la première alliance. Elle est attribuée à Dieu qui n’a cessé de passer sur les écarts de fidélité de son peuple.
Avec sa nouvelle alliance Jésus a fait un pas de plus en demandant au Père de pardonner à ses bourreaux, « car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Pour chaque offense dont nous sommes les auteurs, le sachant ou ne le sachant pas, le Christ continue d’implorer le Père des miséricordes : « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font. »

Comment t’apercevoir, Royaume, dans le harcèlement d’images de notre monde ? Comment discerner ta voix au carrefour de tant de voix dissonantes ?
Les aveugles et les sourds que nous sommes ont besoin de vous, les cœurs purs, pour nous dire : il est là,  Dieu et son Royaume, regardez ! Et tendez l’oreille !
O cœurs purs, cœurs droits, qui avez l’habitude de Dieu, nous avons tant besoin de vous et de vos prières !
Entre Dieu et le cœur de votre cœur ne se dresse pas d’obstacle. La lumière divine n’est pas détournée par les passions mauvaises.
C’est là votre don pour édifier la communauté des croyants et guider ceux qui cherchent.


Les artisans aiment le travail bien fait, et le produit de leur art est pour durer.  Reconnaissance à vous, artisans de la paix durable, qui ne vous contentez pas d’enterrer la hache de discorde, mais qui ouvrez les vannes de la paix surabondante que seul Jésus nous donne. Car il ne la donne pas à la manière du monde.
Aux passions que le souffle mauvais embrase, en particulier la peur et la colère, Jésus oppose la grâce et la paix qui habitent en nos cœurs.
Grâce vous soit rendue, fils et filles de Dieu, car vous nous attirez dans la grande famille de Jésus Christ où règne la paix pour toujours.

Et vous enfin, les persécutés pour la justice de Dieu, vous récapitulez tous les fruits de l’Esprit. Vous avez reçus l’humilité, la compassion, la douceur, la soif de justice, la miséricorde, la pureté de cœur, et l’art de la paix.
C’est pourquoi vous pouvez sans crainte être ceints par un autre, et aller là où vous ne voudriez pas aller.
Que l’histoire n’oublie aucun de vos noms ! Car votre témoignage fait avancer le Royaume à grands pas.

Sans vous, les bienheureux du sermon sur la montagne, serait déjà brisé le roseau abîmé, serait éteinte la mèche qui brûle encore, et serait oublié le Royaume de Dieu que vous avez reçu en plénitude.

1 commentaire:

Marthe1948 a dit…

Seigneur,
Que mon coeur chante tes Béatitudes,merci de m'apprendre à choisir le chemin qui donne le vie.
Choisir le chemin qui rend bienheureux.