Lecture : Ezechiel 2 . 1- 10 et 3. 1-3
Méditation
Ezechiel n’a pas choisi d’être prophète. C’est Dieu qui l’a choisi pour être prophète c’est-à-dire pour parler aux hommes de la part de Dieu. Mais ce que Dieu avait à dire à son peuple n’était pas des paroles à l’eau de rose, c’était des réprimandes et des menaces, des paroles dures à entendre, dures à mettre en pratique.
Ainsi le prophète est celui qui transmet une parole de Dieu aux hommes, même si cette parole est dure à entendre. Au temps d’Ezechiel, le peuple avait oublié l’alliance avec Dieu et adorait les idoles de pierre et de bois. Ils avaient besoin d’un électrochoc pour se ressaisir, et revenir au Dieu de l’alliance. Ezechiel était le canal de l’électrochoc divin.
Cette image du prophète semble être d’un autre temps, totalement hors de propos aujourd’hui. Aujourd’hui, celui qui parle au nom de Dieu ne risque pas la persécution, en tout cas dans notre société occidentale, mais il risque d’être tourné en dérision, pris pour un illuminé, ou accueilli par un haussement d’épaule. Etre prophète n’est pas une sinécure, surtout quand les interlocuteurs sont fermés à toute parole venant de Dieu. Or notre société n’est-elle pas dans cette situation ?
Etre prophète, ce n’est pas un choix personnel, c’est un choix de Dieu. Dieu a planté une parole au fond de notre cœur qui nous brûle, et que nous ne pouvons plus contenir. C’est comme le rouleau que le prophète Ezechiel a du avaler : la parole de Dieu habite en lui, il la rumine et la ressasse, elle lui brûle les entrailles.
Nous ne sommes pas tous appelés à être prophètes dans l’Eglise, mais nous avons tous quelque chose à partager avec ceux que nous fréquentons : ne serait-ce que notre confiance en Dieu.
Face à celui qui désespère, n’avons-nous pas, de la part de Dieu, une parole d’espérance à partager ?
Face à celui qui souffre de solitude, n’avons-nous pas à dire la présence et la fidélité de Dieu ?
Face à celui qui se sent aimé de personne, n’avons-nous pas à lui dire : il y en a un là haut qui te connaît par ton nom et te veut du bien ?
Au fond, c’est cela aussi être prophète : ne pas garder pour soi le trésor que Dieu nous a confié. Oser le partager en Eglise avec nos frères et sœurs dans la foi, oser aussi le partager avec les collègues de travail, les voisins, les amis et la famille, au quotidien.
Prière :
Seigneur, tu vois ma timidité devant les hommes, mon embarras à parler de toi. Pourtant tu veux faire de moi un témoin, peut-être même un prophète. Mais comment pourrai-je dire l’Evangile à celui qui ne veut pas l’entendre ? comment oserai-je dévoiler ce qui m’est personnel sans embarrasser l’autre qui m’écoute ? comment dire la foi avec les mots d’aujourd’hui, plutôt qu’avec le jargon d’Eglise ?
Seigneur, tu nous a dit : vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde.
Tu attends de nous que nous soyons les reflets de ta lumière dans le monde. Aide-nous à répondre à tes attentes, Accorde-nous par ton Esprit la force et l’audace de témoigner de tes bienfaits, de proclamer la bonne nouvelle de Jésus Christ, de transmettre les paroles qui nous brûlent le cœur, jusqu’à ce qu’elles soient partagées avec ceux que tu places sur notre chemin.
Merci Seigneur pour les témoins et les prophètes qui se sont succédés depuis des siècles et des siècles pour nous transmettre ta Parole, et nous rapporter par la Bible les traces de ton intervention dans l’histoire des hommes. Loué sois-tu pour tous ceux qui nous ont partagé leur foi, et aussi leur doute, car ils nous ont aidé à mieux te connaître, et cheminer dans la foi.
Sans témoin, sans prophète, nous ne serions pas là pour te prier aujourd’hui. Que serait aujourd’hui l’Eglise sans eux ? Suscite encore des vocations pour ton Eglise, Seigneur, des prêtres, des diacres, des prédicateurs, des pasteurs et des prophètes de toutes sortes, pour qu’avance ton Royaume de paix et d’amour sur cette terre qui en a tant besoin.
Amen
1 commentaire:
« Très peu de vraies paroles s'échangent chaque jour, vraiment très peu. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler. Peut-être n'ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre »
Vos paroles sont douces. Vos mains sont ouvertes. Que « Dieu » vous bénisse christian!
Christian! Vous êtes mon frére!
aicha Mitiche
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